RECONNAISSANCE DES DIPLÔMES EN TRAVAIL SOCIAL AU NIVEAU BAC+3


Guest

/ #1509 Agnès une A.S !

2011-05-25 23:53

J ’ A C C O M P A G N E :
L’accompagnement est une expérience à vivre qui m’a mené à la découverte de moi-même. Il n’est pas facile
de rencontrer l’Autre et de le reconnaître en tant qu’Autre. Dès le premier regard, je ne vois, si je suis vigilant, que le miroir de toutes mes faiblesses. Je ne peux pas rencontrer l’Autre sans me rencontrer moi même.Je suis face à une personne que très rapidement je suis tenté de juger et d’évaluer : il est grand ou petit, beau ou laid, sympathique ou antipathique et surtout il a des problèmes qui font rejaillir en moi un certain nombre de jugements de valeur ou de jugements moraux.
Accompagner n’est pas un face à face, et déjà ma position n’est pas bonne. Je me dois de changer de position et me mettre à côté de l’Autre, ni devant, ni derrière mais côte à côte. Si je ne chemine pas à côté de l’Autre,ce sera lui ou moi qui ne tiendra pas le rythme de la démarche. Très vite viendront pour moi la déception et la frustration. Déception parce qu’il ne fait pas ce que je voudrais qu’il fasse. Frustration parce que les remèdes que je lui propose et qui sont si bons, il ne les prend pas en compte. Tout cela est mon problème car c’est moi qui ai les solutions et les projets. Très vite viendront les désillusions pour l’Autre car il ne se sentira pas concerné par les événements.
J’ai découvert avec stupeur combien toutes les bonnes volontés qui oeuvraient autour de moi, à mon bien-être, m’ont fait du mal et m’ont entraîné jusqu’à un sentiment de persécution. Oui, leurs objectifs n’étaient pas les miens, leurs émotions n’étaient pas les miennes et ainsi de suite car la liste peut être longue…
J’accompagne, et dans cette relation duelle « je » est aussi important sinon plus que « l’autre ». Il y a peu, dans un forum, Emmanuel de la Taille nous dit simplement : « Accompagner et aider c’est apprendre et tenter d’être le moins meurtrier possible ».
Nous tuons à tout de bras : par le regard, par l’indifférence, par la parole, par des objectifs que nous proposons à l’Autre et qu’il ne peut atteindre. C’est une prise de conscience énorme que de reconnaître que je suis Autre pour quelqu’un et que l’Autre n’est pas moi. De là commence l’accompagnement véritable et c’est là que l’Autre va entreprendre ce qui sera son itinéraire.
L’autre, ce sera lui qui me dira, lorsqu’il comprendra que je ne juge pas, combien il souffre. Ce sera lui qui me proposera des solutions quand il aura trouvé au fond de lui quel est son intérêt et ses centres d’intérêts.Ce sera lui qui découvrira que c’est de lui qu’il s’agit et non de quelqu’un d’autre, personne ou idéal. Ce sera lui qui me rendra compte en disant : « j’ai réussi à atteindre tel objectif que je me suis fixé ».
Moi dans tout cela, je serai à côté de lui pour encourager et applaudir ses exploits.
Accompagner est une école d’humilité. Accompagner est une école d’apprentissage au savoir-vivre et savoir être. Je ne veux jamais oublier que lorsqu’un être humain, l’Autre, est en difficulté, toute action, toute démarche, toute prise de conscience relève pour lui de l’exploit et méritent encouragement et présence.Pour accompagner, je me dois « d’être en présence », être présent à côté de l’Autre. Ni devant pour le tirer dans un sens, ni derrière pour le pousser.
J’accompagne, je suis présent à côté de l’Autre, je marche à son rythme, mais que c’est difficile car il y a « je » et « l’Autre ». Ernest Helmstatter